Suivre la consigne.
Moi, comme adulte, je dirais que je ne la suis pas toujours, la consigne, je vais parfois rouler sur l’autoroute plus vite que 100 km/heure, j’ai déjà produit ma déclaration d’impôt en retard.
Et l’enfant aussi, cela peut lui arriver de ne pas suivre la consigne, peut-être plus souvent que moi.
Ceci dit, il apprend, il apprend à comprendre c’est quoi une consigne, ça sert à quoi, une consigne, pourquoi on a des consignes.
Une consigne, ça sert à aller mieux, que tout soit plus simple, que tout roule, qu’on fasse du sens.
Et justement, une consigne, il y a toujours un sens derrière.
Une raison, un besoin.
Et lorsqu’on en comprend la raison, ça ne devient plus une consigne, une règle.
Cela devient une évidence.
« Ben oui, je ne lancerai pas mon camion sur le mur, ça va le briser, je ne veux pas briser mon camion! »
Et là, si je ne suis pas la consigne à chaque instant, est-ce que j’ai un trouble d’opposition?
Est-ce que je m’oppose lorsque je roule à 110 km/heure sur l’autoroute ou je paie mes impôts en retard?
Est-ce que l’enfant s’oppose lorsqu’il ne veut pas ranger ou dépasse dans le rang?
Pas vraiment.
Il apprend à faire du sens.
Comprendre que c’est le temps d’aller dehors, on range, c’est tout, qu’il pourra jouer à nouveau lorsqu’on rentrera.
Pour l’adulte, de comprendre qu’il paiera des intérêts lorsqu’il produit sa déclaration d’impôt en retard.
En tant que parents, éducatrices, éducateurs, on est là pour faire réfléchir l’enfant, lui faire comprendre le pourquoi de la règle, de la consigne, que s’il court dans l’escalier, il risque de tomber.
Et l’opposition, le trouble de l’opposition, ce n’est pas ça.
C’est à un autre niveau, une autre étape, où l’enfant ne sait même plus pourquoi il dit non, c’est rendu un moyen de survie.
Il dit non à tout ce qu’on dit, se met dans des colères terribles, c’est un moyen de défense, il n’est pas bien en lui-même.
On est rendu trop loin.. et ça part de loin.
Parfois un besoin non-comblé, des disputes continuelles dans la fratrie, non-adressées par les parents, manque d’un lien significatif avec un adulte, ne se sent pas compris.
Depuis longtemps…. parfois plusieurs années.
Et si ces manques ne sont pas adressés dès le début, exemple, à l’âge de deux ans, il commencera à s’opposer.. pour survivre, et ensuite, à trois ans, son “opposition” prendra de la force, et ainsi de suite.
On a pas besoin de se rendre là.. et on ne veut pas, non plus.
Aller à la cause, ce que je disais dans mon dernier article, comprendre l’enfant, ce qu’il vit, l’adresser, sera toujours la solution.
Dès le début, dès qu’il ne sent pas bien.
Qu’en pensez-vous?
Au plaisir.
